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À l’heure du réchauffement climatique, la densité urbaine importante de la Principauté (18 861 habitants/km²) incite Monaco à végétaliser son parc immobilier pour se prémunir contre les îlots de chaleur et la pollution atmosphérique.
Sur le territoire d’une ville, de nombreux facteurs influencent les conditions environnementales. En-dehors du climat local, les activités humaines entraînent la température à la hausse car elles sont particulièrement émettrices de gaz à effet de serre (GES).
Dans ce contexte, Monaco s’est engagé à réduire de moitié ses émissions de GES d’ici 2030, en visant la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour relever ce défi, l’immobilier monégasque est un levier d’action pertinent.
Suivant l’aménagement et les matériaux utilisés pour la construction, l’impact environnemental ne sera évidemment pas le même. Ainsi, pour lutter contre les îlots de chaleur et la pollution atmosphérique, la Principauté fait le pari de verdir ses bâtiments.
Alors que le réchauffement climatique progresse, les villes sont confrontées à un défi de taille : créer des zones de fraîcheur dans des espaces particulièrement minéralisés. En ville, en pleine saison estivale, le thermomètre grimpe parfois de 10 degrés supplémentaires par rapport à la campagne.
Les îlots de chaleur urbains (ICU) sont des zones dans lesquelles la température est encore plus élevée en raison de l’artificialisation des sols, de la minéralisation du bâti et de la pollution atmosphérique. À Monaco, les Directions de l’Environnement et de l’Aménagement urbain ont identifié ces zones grâce à des caméras thermiques. Pour l’État, c’est un enjeu d’urbanisme mais aussi de santé et de sauvegarde de la biodiversité locale.
Car d’après l’ADEME, planter un arbre permet de capter 70 % des rayonnements solaires, laissant la possibilité aux badauds de profiter d’un brin de fraîcheur sous sa ramure. De plus, si les activités humaines rejettent des particules fines dans l’air, les mêmes végétaux facilitent leur dispersion. Un arbre mature peut capturer et filtrer jusqu’à 20 kilos de particules nocives et 5,4 tonnes de CO2 par an.
La végétalisation permet d’embellir l’espace urbain.
Elle fait d’ailleurs la part belle à des initiatives pertinentes : installer des ruches sur les toits, récupérer les eaux de pluie ou les « eaux grises » (douches, éviers) pour arroser les plantes (ce qui est d’ailleurs le cas de la Villa Troglodyte à Monaco).
Des études ont même démontré que la végétalisation permet de faire baisser le stress et les troubles psychologiques. D’autres ont prouvé que la multiplication de petits espaces verts tous les deux cents mètres rafraîchit l’air plus efficacement qu’un grand parc.
Mais il ne suffit pas de planter n’importe quel arbuste à n’importe quel endroit.
Il faut d’abord déterminer quelles espèces végétales sont à la fois adaptées à l’environnement urbain, non invasives et dispensent de recourir à un entretien trop régulier ou à des produits phytosanitaires.
Par exemple, malgré leur capacité de stockage des polluants, certains arbres sont connus pour déclencher des allergies (conifères, platanes, peupliers). On les évitera donc pour verdir une toiture ou une terrasse.
La présence d’insectes (abeilles, papillons, fourmis) peut éventuellement gêner les riverains. Heureusement, avec un système d’irrigation bien conçu, on évite les eaux stagnantes…et les moustiques.
Avec une superficie limitée, la Principauté voit d’un bon œil la multiplication des jardins privés sur les balcons et les terrasses. Dans un espace restreint, il est pertinent d’exploiter la verticalité plutôt que l’espace au sol. C’est le terrain de jeu idéal des plantes grimpantes, des murs végétaux, des jardinières et des pots suspendus. À Monaco, l’immeuble Le Simona a fait appel à une entreprise locale pour concevoir un mur végétal à l’entrée du bâtiment.
Il arrive que les habitants soient autorisés à cultiver des parcelles collectives (potagers, jardinières). À Monaco, cinq micro-fermes urbaines ont ouvert sous l’impulsion d’une entrepreneuse locale, Jessica Sbaraglia (« Terre de Monaco »).
Ailleurs encore, on se donne la possibilité de verdir des matériels urbains comme les fosses d’arbres. Cela reste une façon idéale de végétaliser les trottoirs tout en respectant l’urbanisme. On peut également évoquer les forêts urbaines installées dans les espaces dégagés.
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